Ce matin je me sens bizarre, car cette nuit j’ai rêvé que j’étais enfermée dans une boite avec une étiquette dessus.
Oh une belle boite, prestigieuse mais fermée.
J’en parle à Morgan, mon frère, qui trouve cela très drôle et ma description de la boite est si précise qu’il décid de me trouver cette boite pour me prouver que je ne rentre pas dedans !
En quelque sorte, comme si je me mettais une étiquette avec derrière tous les ingrédients mais que cela ne me correspondait pas complètement.
Inconsciemment, cela me perturbe beaucoup et m’énerve car il ne reconnait pas qui je suis, ou qui je pense ou veux être.
C’est vrai que depuis que je travaille sur la connaissance de moi, j’ai beaucoup évolué. Je me rassure en me comparant aux autres dans l’espoir de trouver la recette miracle du bonheur en utilisant tous ces ingrédients. Je pars de l’idée que si je sais qui je suis, je vais changer ma vie. Mais là, la réflexion de Morgan, remet en cause mes découvertes et mes idées préconçues sorties brutes des livres.
Après quelques minutes à bougonner, à me dénigrer puisque je ne suis pas telle ou telle étiquette, je décide d’appeler Cathy. Elle est comme ma sœur de cœur tellement on se comprend.
Elle fait tout de suite le rapprochement avec ma recherche personnelle. Nous échangeons longuement sur le sujet, nous établissons des parallèles entre elle et moi et toutes les personnes que nous rencontrons.
C’est tellement sympa de « refaire le monde » d’analyser, de décortiquer avec Cathy, car à 2 on va plus loin dans la réflexion.
L’aide, le regard, l’effet miroir que nous amène l’autre est précieux et j’en suis consciente. Nous nous amusons beaucoup en passant par les portraits chinois : « et si j’étais un animal, je serais… »
Nous testons différentes possibilités, étiquettes, boîtes pour trouver la plus adaptée, mais bizarrement aucune ne correspond totalement : HP, Zèbre, DYS, TDAH, Neuro-atypique…
Moi j’aimerais être dans la boîte bleue, mais la verte est bien aussi. Et Cathy aime la bleue aussi mais avec du orange.
Nous créons ainsi un bel arc-en-ciel avec des boîtes multicolores. Nous sommes très fières de notre créativité car, petit à petit, nous nous sommes libérées des étiquettes, des normes toutes faites. Nous avons compris que nous étions « presque comme cela », « limite comme ça » et beaucoup comme ça. Bref, différentes parmi les gens vus comme « différents ». Même si Cathy et moi nous nous ressemblons beaucoup et fonctionnons de la même façon, nous sommes uniques.
En voulant ressembler à ce que je lisais, j’intégrais des comportements néfastes qui n’étaient pas les miens et surtout je me donnais des excuses pour ne pas changer, ne pas chercher de solutions.
C’est comme si cela créait une zone de confort, pas si confortable, mais qui me permettait de rentrer dans une case puisque toute ma vie je me suis sentie hors norme !!
Heureuse d’avoir passée ce bon moment ensemble, nous décidons d’écrire une charte rien que pour nous, à nous répéter chaque matin ou lors de chaque moment de doute :
« Je suis unique, je ne ressemble qu’à moi et pourtant je suis interconnectée avec les autres pour aller loin et participer à l’évolution du monde. »
Cette charte nous l’écrivons sur notre carnet de bord, comme des marins qui veulent suivre un cap. Notre cap c’est donner le meilleur de nous-mêmes aux autres et rester authentiques.
Bulle d’Eauxygène
- Lorsque nous sentons que nous sommes différents, cela nous rassure de nous coller une étiquette, de ressembler à… (HP, Neuro-atypique, Zèbre…).
- Nous voulons appartenir à un groupe identique mais quelle frustration quand nous ne sommes pas complétement identiques.
- Si nous correspondons aux « ingrédients », nous y restons attachés, ça nous rassure.
- Et bien NON. Pour être authentique, soi-même, il est nécessaire de sortir des boîtes, de regarder ailleurs pour accepter d’évoluer.
- Ces boîtes sont utiles au départ, pour se comprendre, mais il faut garder ce qui nous plaît et nous permet d’avancer et laisser partir ce qui ne nous est plus utile car on a « grandi » dans sa tête et son cœur.
- Faire un travail sur ses talents avec un bilan de positionnement pour comprendre son fonctionnement, ses points forts sur lesquels s’appuyer. Puis détecter les freins, les limites qui nous empêchent d’avancer.
- Évoluer, ne pas rester attaché aux « ingrédients » polluants. Par exemple, celui qui décrète qu’il ne peut pas aller vers les autres car il est différent, on ne le comprend pas. Il restera toujours isolé, enfermé dans sa boîte. Au contraire, il est nécessaire de prendre conscience de ses spécificités pour en faire des forces et aborder les autres avec authenticité.
- En enlevant notre masque, les autres nous acceptent mieux et surtout nous rencontrons, attirons ceux qui nous ressemblent.