Ouf, la rentrée est passée, ça fait du bien !
Chaque année c’est la même galère… acheter les fournitures scolaires car évidemment Nina a presque tout perdu au fil de l’année. Heureusement, Tim avec son organisation légendaire m’a fait économiser des achats inutiles. Moi qui prône le zéro déchet et le recyclage, c’est une période très frustrante… trop de gâchis !
Après je suis passée par l’étape organisation des activités extra-scolaires… Et oui, cette génération veut tout découvrir, tout tester. C’est génial, mais c’est un planning de ministre que nous mettons en place pour l’année.
Là, assise devant mon bureau, face à mon ordinateur, je rêvasse un peu, besoin de souffler après ce rush !
Mais une notif me ramène à la réalité. Un mail du lycée. Déjà !! Mais qu’est-ce qu’ils me veulent encore. Toujours très réactive, j’ouvre la pièce jointe. C’est la première newsletter de l’année avec tous les moments importants… et je rajoute des RDV sur le planning déjà surchargé.
Ah, une réunion spéciale orientation ! Oh oui c’est vrai, cette année Nina et Tim, mes jumeaux, doivent faire des choix. Et évidemment, qui est-ce qui se sent concernée par ces choix ? C’est moi car je sens la pression qui monte ! Mais que vont faire mes enfants plus tard ? Comment vont-ils gagner leur vie ? On en parle depuis la 3ème mais là ça devient très concret.
Surtout qu’ils ne galèrent pas comme leur oncle. Il est toujours comptable chez Formadis, mais il est malheureux et avant d’arriver là, il a exploré plusieurs voies sans grand succès.
Et leur cousine qui est en FAC d’éco mais qui ne sait pas quoi faire avec sa licence !! Tant d’exemples autour de nous de jeunes en perdition ou d’adultes en burn-out car ils sont en perte de sens.
On m’a parlé du journalisme mais Lola une amie journaliste, galère au possible malgré ses diplômes. Et il y a tellement de voies qui sont saturées selon les conseillers et les médias. Je m’inquiète beaucoup pour eux.
J’appelle Anne, une amie. Elle a toujours de bonnes idées et elle est spécialisée dans l’orientation. Elle me confirme que beaucoup de jeunes et aussi de parents subissent la pression de Parcoursup qui impose des choix pour l’avenir en sachant que les places sont chères.
D’un côté, j’ai Nina qui touche à tout et est passionnée par tout comme une vraie hypersensible, multi potentielle ! Et de l’autre, Tim qui n’a aucune idée… Ah si quand même : testeur de jeux vidéo. Bon un peu ciblé et limité quand même.
Anne m’explique que les jeunes doivent d’abord sortir du monde scolaire, lâcher les notes et les commentaires de certains profs bien intentionnés mais qui ne connaissent qu’une facette du jeune et surtout qu’ils en ont 30 à gérer par classe.
Le jeune doit reprendre confiance en se détachant de l’image scolaire et découvrir qui il est réellement … pas simple, tout seul, à cet âge-là !
Elle me parle de leurs potentiels. Je veux bien tout ça mais concrètement, ils vont faire quoi comme études ? Moi, je les vois dans des hautes études pour qu’ils aient un beau métier. En 3ème, Nina a voulu faire un bac-pro artistique car elle n’aime pas l’école. On a refusé car elle a d’énormes capacités et peut faire mieux. Le Bac-Pro c’est dévalorisant, d’après certaines personnes de mon entourage.
Anne m’explique que justement les jeunes subissent aussi la pression de leur famille qui souvent se projette sur leurs enfants. Parfois même, ils les entrainent là où ils n’ont pas pu aller, là où c’est prestigieux et rémunérateur. Mais le jeune là-dedans, il est où ? Me dit-elle !
Elle me propose des ateliers-bilans spécialisés sur l’avenir professionnel des jeunes pour leur faire découvrir leurs besoins, leurs talents et ce qu’ils aiment faire. J’ai envie de lui faire confiance et de toutes les façons, il faut bien agir, c’est urgent.
Le soir même, j’en parle à mes enfants. Nina, comme d’habitude, est super enthousiaste de découvrir quelque chose de nouveau. Alors que Tim est plus réticent. Il n’aime pas parler de lui. J’arrive à le convaincre car Anne m’a expliqué qu’il s’agissait de tests issus des sciences neurocomportementales avec des serious games. Et pas d’un RDV chez le psy.
Anne nous trouve 2 créneaux rapidement et voilà mes enfants partis à la découverte d’eux-mêmes.
A la sortie de l’atelier, déjà sans parler, je les trouve plus ouverts et à ma grande surprise, c’est Tim qui m’en parle en premier. Il a compris que son idée était bonne mais qu’il fallait voir plus large, tester d’autres métiers en rapport avec l’informatique. Et que l’animation, la transmission aux autres, lui plaisaient aussi beaucoup. Il part avec plein de pistes à exploiter avant le prochain RDV avec Anne.
Comme Nina ne me dit rien, je la questionne. Avec un air triste, elle me dit qu’elle avait raison de vouloir faire une voie professionnelle. Elle est vraiment faite pour un métier artistique. Anne lui a ouvert les yeux sur différentes possibilités et c’est à elle maintenant de se renseigner. Deux jours après, c’était déjà fait. Elle avait préparé toute une liste de métiers avec les études qui correspondent.
Bon, le 2ème RDV va être utile pour faire le tri.
En voyant le résultat, je me dis que j’aurais tellement aimé pouvoir faire un bilan comme celui-ci à leur âge. J’ai passé ma vie à changer de métiers. Bon après, Anne m’a dit que c’était normal car nos besoins évoluent et nous développons de nouveaux talents tout au long de la vie, c’est pour cela qu’elle propose aussi des ateliers-bilans plus poussés pour les adultes.
Bulle d’Eauxygène
- Sortez-les en urgence de la pression externe (Système scolaire, famille)
- Acceptez qu’ils aient 10 000 idées ou au contraire aucune … ils se découvrent !
- Le socle pour des choix éclairés = laissez-les exprimer ce qu’ils aiment, ce qu’ils veulent apporter aux autres et aidez-les à mieux se connaitre
- La vie professionnelle n’est plus linéaire, nous sommes passés en mode slasher (multi-casquettes) = gardez une ouverture d’esprit.
- Aidez-les à s’informer et développer leur réseau professionnel.
- Gardez en tête qu’il n’y a pas de mauvais choix = ce sont des expériences qui développent des compétences transversales
- Acceptez qu’ils ne partent pas dans de grandes études = les filières technologiques ou prof. sont sources d’épanouissement pour certains.
- Offrez-leur une aide externe et professionnelle pour avoir un regard différent et bienveillant avec un bilan et un accompagnement adapté.